Je sais que je ne devrais sans doute pas, mais je ne peux m’en empêcher. J’ai envoyé un petit mot à ta maman aujourd’hui, j’ai fait comme si je ne savais pas, pas encore. J’ai un peu honte parfois, je me sens si bête d’en arriver là… Envoyer un mail à la maman de ma petite fille pour lui demander si ma petite fille est née, si elle va bien. Je lui demande de tes nouvelles, je veux qu’elle me le dise, elle même, de sa propre voix, de sa propre écriture. Je veux qu’elle me le dise…
Je n’arriverais pas à lui parler au téléphone, je n’ai d’ailleurs pas envie de lui parler. Trop d’amertume encore malgré tout. Aujourd’hui c’est toi qui compte, uniquement toi. Je sais que tu es entre de bonnes mains pour le moment, c’est pour cela que je ne m’inquiète pas. Mais j’en veux à ta maman de m’avoir privé de 15 jours de bonheur. 15 jours de paternité, 15 jours que je porterais toute ma vie…
Je suis en retrait mon coeur, pour le moment. Je ne peux rien faire d’autre malheureusement. Ta maman te protège comme une louve. J’espère que le temps aidant, les choses deviendront plus simples. Ta maman doit savoir que je ne veux pas t’arracher à elle, jamais. Je veux juste être son papa, être là quand je pourrais être là, avoir de tes nouvelles, régulièrement. Je veux savoir quand tu es née, à quelle heure, si tu me ressembles, un peu, si tu ressembles à ta maman aussi. Je veux savoir ce que tous les papas doivent savoir de leur petite fille, sans être obligé de le demander…
Un jour viendra, tu verras ma belle, où les choses seront plus faciles qu’aujourd’hui. Je le sais. Je serais fort, pour toi, patient, pour que nos moments si courts et si brefs soient ils n’en soient que meilleurs. A défaut d’avoir la quantité, nous privilégierons la qualité, la chaleur et la tendresse mon ange.
Dors à présent, je sais que tu dois dormir beaucoup mon coeur. Ton papa n’est pas près de toi, mais dans tes rêves, il veille sur toi…
« Dors
Oublie les blessures lâches du temps
Dors
Ne réveille pas tes yeux d’océan
Dors
Laisse ton âme libre
Aux désirs que tu crois
Garde ta flamme vive
Je serai toujours là
Même si tu ne me vois pas
Dors
Ma petite fée, mon cœur, mon ange »
F. Pagny, 1996
ILS ONT DIT…